Virée de début d'été : Pertuis, Merlet , Aup du Pont, Morétan
Dates de cette virée = aux alentours du 23 juin 2008
Une comparaison instructive à faire, avec cette autre virée,
dans le même secteur, mais un mois plus tard =
>> Un Pertuis ardu, un chalet perdu. Une équipière en or <<
C'est déjà la fin juin, mais je le vois bien de mes fenêtres, le Taillefer comme Belledonne sont encore bien blancs. Spectacle réjouissant et prometteur !
De la bonne neige d'été, dans laquelle on ne s'enfonce pas...
Au bout de 6 mois d'hiver, les skis sont rangés, d'accord...
Mais à présent, c'est les crampons et les piolets qui vont faire de l'usage !
De la bonne neige d'été, qui facilite les "treks alpins" = plus facile et moins dangereuse en fait que la caillasse toujours branlante et terriblement dure à la longue pour les talons ( à la montée) et les orteils ( à la descente) .
Moi je vous l'dis ! quand on a goûté à de la bonne neige d'été, on ne peut plus s'en passer !
Une douce moquette sous les semelles...
A la montée, on peut s'amuser à faire concurrence aux chamois, on passe partout, bien plus commodément que sur la pierraille traître.
A la descente, on peut s'essayer à la technique du ski-chaussures...
JOUR 1 = le Merlet, par le couloir du Pertuis
Un départ qui est devenu un classique pour moi= le Gleyzin et la montée vers le refuge de l'Oule.
Mais cette fois-ci, je fais l'école buissonnière... et c'est ce beau couloir du Pertuis que je vais gravir.
En hiver, c'est un long couloir à avalanches. La neige, tassée comme du béton, s'y conserve longtemps.
Une technique, pas très orthodoxe selon les critères des écoles d'alpinisme, qui pourtant fonctionne très bien.
( Vous aurez remarqué cet équipement de pointe = le matelas , juste pour pouvoir faire une sieste au soleil, confortable et méritée)
Tout à fait à l'aise, sur les crampons et avec les deux piolets.
Deux piolets munis d'une DRAGONNE. Dans les écoles d'alpinisme, on est contre, on n'apprend pas vraiment ça.
Mais moi, j'vous l'dis et le redis = c'est un confort et une sécurité maximale !
Bon, c'est pas l'tout... après ces poses photos pour la postérité, il me reste encore une bonne moitié de couloir à remonter (et oui, il fait plus de 700 mètres de long...)
Ben nous y vlà ! Sortie du couloir, bilan =
4 heures sans se presser depuis la voiture. Un couloir pas si raide que ça, et finalement très skiable, car vraiment large, d'une bonne cinquantaine de mètres.
A voir, pour l'hiver prochain...
En versant nord, coté Merlet, un clocheton très pratique, signalant le haut du couloir.
Encore 2 heures, à saute-mouton, à saute-lacs et torrents, jusqu'au refuge du Merlet.
Les lacs ne sont pas bien profonds, l'eau ne doit pas être si froide que ça..., j'essaierai la baignade une autre fois.
Juste une révision, pour le cas où vous chercheriez le col / couloir du Pertuis.
Alors, vous le voyez, le clocheton signalétique ?
Petit détail : à partir du lac Supérieur, il vaut mieux, à la montée comme à la descente, passer par la rive gauche du torrent issu du lac.
Le chalet du Merlet est même équipé d'une douche...
Première étoile, au dessus du col du Merlet...
Examen de la carte = pour rejoindre l'Aup du Pont demain, au lieu de faire le détour en redescendant vers la vallée du Veyton et en remontant ensuite par le torrent de la Colombière, je vais prendre tout droit, à gauche de cette double pointe.
Le Grand Morétan veille sur la nuit.
Jour 2 = Pointe de l'Aup du Pont , encore raté ...
Bien joué ! Face au chalet du Merlet, tout schuss vers l'est, ça passe très bien ( avec des crampons...)Un grand gain de temps et de fatigue. Maintenant, Aup du pont, à nous deux !
Petite surprise, un laquet, qui ne figure pas sur la carte.
Le lac de la Colombière, lui, il est bien indiqué. Mais j'aime moins les lacs qui se trouvent au fond d'un "trou".
L'Aup du Pont, de son versant Ouest, continue à me narguer.
Après deux tentatives précédentes, au moins , je sais : le "vrai" sommet, ce n'est pas celui de droite,..., non, comme son nom l'indique, la Pointe de l'Aup du Pont, bah,... c'est la pointe au milieu.
J'avais déjà tenté, en avril, et en skis, par le couloir de droite. Mais les énormes corniches, surplombantes et menaçantes, m'avaient intimidé et fait renoncer aux derniers 50 mètres.
Cette fois-ci, je vais monter par la gauche, direction" brèche de la Passoire".
Le ciel devient douteux. Je fais une reconnaissance, en montant d'abord au Rocher des Pâtres...
Du rocher des Pâtres, je devrais bien découvrir une voie d'accès pour l'Aup du Pont.
Tiens, tiens, par ce couloir en neige ??? ça a l'air assez commode...
(Faux espoir, je m'en apercevrai après, il s'agit de la Pointe du Villonnet)
Ou alors cet autre couloir ??? mais il ne conduit pas à la pointe non plus...
Le ciel, côté Savoie se fait tout à coup très noir.
J'en ai encore pour une bonne heure, si je veux atteindre le sommet, et je ne verrai rien,.., ça me démotive.
En tout cas, j'ai repéré un accès Ouest pour la Pointe du Villonnet.
Quant à l'Aup du Pont, elle garde son mystère. Sans doute qu'une fois arrivé, par la droite ou la gauche, à la base de la pointe finale, il faut basculer en versant Est, si on veut gravir le sommet sans corde ni quincaillerie alpine.
Quelques minutes plus claires, vers le sud-est, vers les Aiguilles d'Arves...
Du Rocher des Pâtres, faute de sommet, je m'amuse à redescendre sur le fil de l'arête, vers le col de la Colombière. Les chamois font pareil que moi...
Et puis, je découvre un chouette couloir, bien pentu, bien étroit. C'est pour moi !
Beaucoup plus lent, mais beaucoup plus sûr et confortable, la descente à reculons.
Un mouvement de danseuse = piolet gauche en haut, pied droit en bas...
... et piolet droit en haut, pied gauche en bas. ( A la montée, c'est la même chose.)
On peut faire ça des heures durant, sans fatigue et sans risque ( avec 2 piolets et 2 dragonnes !!!)
Surtout que la neige a la texture parfaite = ni trop molle, ni trop dure. Idéale pour se tailler, avec les pointes avant des crampons, des marches successives, rassurantes et reposantes. (sur de la neige glacée et dure comme du béton, c'est encore une autre histoire...)
Mais quand même, se méfier comme de la peste, à proximité des rochers qui chauffent au soleil, avec la neige qui s'effondre brusquement sous votre jambe, pouvant vous faire tomber à la renverse, la tête vers le vide et les jambes vers le haut ... Une position assez inconfortable et périlleuse (déjà testée pour vous).
La parade ? descendre lentement, très lentement, bien observer, du bout de ses crampons, la pente et la neige . Et avoir ses 2 piolets avec dragonne !!!
Ben, ça y est = 200, 300 mètres de couloir descendus, juste pour une petite révision technique.
Au bout du couloir, une jolie pente, où je peux me retourner sans risque, et faire du skis-de-godasses.
Elle fait comme moi, cette marmotte = elle lézarde au soleil...
Petit regard en arrière sur ce sympathique couloir.
Retour par le Laquet Inconnu, avec toutes ses nuances de bleu.
Bon, d'accord, l'Aup du Pont, c'est encore raté pour aujourd'hui...
Tant mieux, ça me fait un prétexte pour revenir.
(Si vous avez raté les épisodes précédents de mes aventures avec l'Aup du Pont, c'est >> par ici << )
Le torrent, pas si évident que ça à franchir.
Quand je pense qu'il y a moins de 2 mois, le chalet du Merlet était couvert de neige jusqu'au toit...
Jour 3 = Retour par le Morétan et le refuge de l'Oule
A partir du chalet du Merlet, pour accéder aux lacs et col du Morétan ou le col du Vay, ne pas hésiter à descendre vers le torrent du Veyton. Assez impétueux, il se franchit le plus sûrement juste à l'endroit où le torrent de la Colombière le rejoint.
Montée ensuite en rive gauche, et récompense ensuite, avec ce joli premier lac.
C'est promis, la prochaine fois, je me baigne dans cette eau claire et limpide.
Révision = où se trouve le haut du couloir du Pertuis ???
Une dernière pente un peu raide à gravir, avant de tourner à droite pour rejoindre le col du Morétan.
Un rocher, au milieu de la pente, stimulant : " encore 200 mètres,... encore 50,... encore 5 mètres...
Me vlà déjà presque au col. Trop rapide, c'est pas marrant !
Non, je vais prendre par la petite brèche à chamois, au dessus sur la gauche.
Le Pic du Frêne, d'accord c'est pas les Grandes Jorasses, mais vu de ce versant, ça m'a l'air asssez sérieux...
Quant au Mont-Blanc, aujourd'hui, il se cache dans la brume.
Sur l'autre versant, les Pointes d'Eglise, les Portes d'Eglise( hautes et basses) , et à droite, le Passage de Tigneux. En bas, dans le trou, le refuge de l'Oule.
Même chose, avec la pointe de Comberousse en prime.
Vu d'ici, elle a l'air bien raide, cette Pointe de Comberousse.
Pourtant, certains la "font", en skis...
Les Pointes d'Eglise, ça doit pouvoir se faire aussi. Simple question de motivation.
( mais gaffe sans doute aux chutes de pierres estivales...)
Pas très difficile non plus, il me semble, le Grand Morétan.
Un des ces jours, j'irai voir ça de plus près.
(Je m'en apercevrai plus tard, il s'agit en fait de la Pointe du Gleyzin.
Et en franchissant son arête Nord, j'ai bon espoir d'arriver un jour au Grand Morétan, caché derrière)
Virage sur la droite, au dessus des cascades qui surplombent le refuge de l'Oule.
Histoire de profiter du dernier grand névé. ( pentes de gauche assez avalancheuses en hiver...)
Superbes traces de ski-de-godasses aussi.
Il n' y a pas si longtemps de ça, ce petit canyon en dessous du refuge se skiait agréablement...
Drame, en traversant le torrent.
Un peu inattentif, car je sens l'odeur de l'écurie, je pose un peu trop vite le pied sur une pierre instable. Mes lunettes, avec la sueur qui dégouline, glissent, et disparaissent dans le torrent.
Classique, c'est à la descente que la plupart des accidents arrivent... Une bêtise que je ne commettrai plus.
A environ 1500 / 1600 mètres, le bas du couloir du Pertuis, dont la sortie , invisible de là, se trouve 2365 mètres...
Un autre genre de montagnard... Ne pas trop déranger le troupeau qui monte pour profiter de l'été,... ça fait prétexte à une dernière petite pause.