"Un Pertuis ardu..." : suite et fin de l'article
Date de cette virée = 20 et 21 juillet 2008
La première partie de l'article se trouve >> ici <<
JOUR 2 = séchages et repérages.
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JOUR 2 = séchages et repérages.
7 heures du mat', les Grandes-Lanches émergent. Nous aussi.
Vers 23h, la veille, nous avions fini par planter la tente....
Notre terrain de camping.
Un genre de terrain cahotique et détestable : du "gispet", une végétation qui garde longtemps l'humidité, qui pousse parmi des blocs d'éboulis. Très casse-gueule et glissant, surtout en pente, d'autant plus que cette végétation cache les trous entre les blocs de roche.
L'objectif un peu ambitieux de ce JOUR 2, c'était essayer l'ascension de ce Grand Morétan. En remontant par le col du Morétan, pas difficile, mais avec des névés en versant Nord ( sur la photo, il est invisible). Puis, du col, essayer de rejoindre la voie normale qui est en face sud-est.
Ce ne sera pas pour cette fois.
Car avant toute chose, il faut nous trouver une place au soleil, pour un bon petit-déjeuner et le séchage des vêtements et de la tente.
Distinguez-vous, sur la droite, une combe dans lequel se devine le ''torrent du Merlet" ?
Normalement, même pas par temps de brouillard ou de nuit, on ne peut pas se tromper : il suffit de remonter un peu le long de ce torrent, et après une petite cascade,une petite pente, on arrive sur un "plat" avec le Chalet du Merlet, juste en rive droite. Et pourtant....
Arrivés au bas du torrent du Merlet, le débit modeste et les méandres m'ont fait douter. " C'est peut-être un autre ruisseau intermittent qui s'écoule à la faveur du déluge", me suis- je dit. Dans la presse, le brouillard et la nuit tombante, je n'ai pris ni le temps de l'observation, de la réflexion, ni sorti boussole et carte.
Alors, dans le doute, j'ai entraîné Emilie dans ces mauvais éboulis, en remontant vers la gauche. Nous aurions dû tomber sur la combe du torrent, mais rien.
Toujours en montant, je change de direction , vers la droite, et là, je la distingue cette combe.
Emilie a encore plus de doutes que moi... nous redescendons, à la recherche d'un espace campable. Nous étions à 10 minutes du chalet...
Maintenant, arrivé au "lac inférieur" (lacs du Morétan), j'observe et je comprends tout ! Je comprends la cause mes doutes d'hier : je m'attendais à découvrir les torrents de la Colombière et du Merlet en furie, à l'égal de ceux du versant opposés.
En juin, le torrent du Merlet était vraiment mal commode à franchir. Le torrent de la Colombière, (celui de la photo ), c'était encore pire. C'est qu'ils s'écoulent sur des versants exposés au sud. Ils étaient alors gonflés par la fonte des névés.
A présent, fin juillet, les névés en versant sud ont disparu, et les torrents de la Colombière et du Merlet se sont apaisés.
Par contre, en versant nord, (celui que nous avons descendu hier), des névés subsistent, voilà pourquoi les lacs et torrents ce côté débordaient, orage aidant.
Suffisait d'y penser !
Bref, en toutes saisons, dans tout le haut du vallon du Veyton, pas de confusion possible : du Nord, (càd. les pentes exposées au sud), ne descendent que 2 torrents. Celui de la Colombière ( le plus élevé) et celui du Merlet.
Suffisait de s'en souvenir ...
Explication lumineuse !
Un dahut, à qui nous avons confié l'appareil, accepte d'immortaliser la scène.
Je vous laisse deviner où se cache l'itinéraire pour le col du Morétan.
Lors de la conférence petit-déj., nous avons décidé de revenir par le facile col du Vay, je ne l'avais jamais passé.
La sente disparaît de temps à autre, ça manque de cairns, il faut chercher un peu le passage le plus sûr et le plus logique.
Mais aujourd'hui, avec de la visibilité, ce n'est pas un problème de remonter à proximité des barres rocheuses.
Simple photo-souvenir.
Une photo prise non loin du col du Vay : exercices de repérages avant une nouvelle virée dans ces parages.
En face, le col de la Colombière et son torrent. En remontant l'arête, vers la droite ( vers l'est), le Rocher des Pâtres, avec à sa droite et en neige, la Brèche de la Passoire, qui peut vous faire passer en Savoie.
Plus près, et en dessous, les 3 lacs les plus élevés.
En vernant du col du Vay, une fois qu'on les a atteints, il faut prendre sur la droite pour voir et rejoindre le chalet du Merlet, via le lac Inferieur.
Dans l'autre sens, la pente d'herbe à droite conduit au col du Vay.
Au dessus des éboulis, une sente assez tracée, en traversée, rejoint le couloir du Pertuis, tout à gauche.
Pour remonter du Chalet du Merlet au col du Vay, on peut compter aisément 4 heures ( il vaut mieux compter trop que pas assez...).
" Mer de nuages sous 2000 mètres d'altitude, grand bleu et vent de nord pénible au-dessus" ... : les prévisions météo n'ont aucun rapport avec la réalité de ce jour.
Ce coup-ci, tout en étant sûr de notre fait, nous prenons soin de bien examiner la carte. Pour rejoindre la cabane du Vay, c'est simple = dans la ligne de plus grande pente sous le col. De là, le sentier est tracé, balisé : une longue traversée qui ne perd quasiment pas d'altitude.
Les nuages, qui devraient stagner dans la vallée du Gleyzin sont largement au-dessus.
Et nous ne descendons toujours pas, nous sommes au moins à encore 1900 m., plus élevés que le refuge de l'Oule perché entre deux cascades.
Gros coup de zoom sur le parking. Le sentier se refuse toujours à descendre, il fait d'abord un détour toujours en traversée "horizontale", pour mener jusqu'à une autre cabane,l'Aup Bernard.
Et nous sommes pressés, il y a concert à 19h à Grenoble...
La carte IGN, ça a du bon : juste après avoir passé le haut de la combe du torrent, nous dévalons presque tout schuss ces 700, 800 mètres , dans une forêt de grands sapins sans éboulis ni autres embûches.
Emilie, je peux vous le dire, c'est vraiment une bonne montagnarde.
Elle a le pied alpin, c'est sûr. Mais le principal, c'est l'état d'esprit = un mental alpin, aussi zen, aussi serein qu'un chamois.
Une équipière en or, vous dis-je, ..., à l'humeur toujours égale.
Et moi, plus jamais je ne commettrai cette sottise = les crampons, ça se vérifie ! bien avant le départ ! ( même, et surtout quand on est "en retard" !)
Vers 23h, la veille, nous avions fini par planter la tente....
Notre terrain de camping.
Un genre de terrain cahotique et détestable : du "gispet", une végétation qui garde longtemps l'humidité, qui pousse parmi des blocs d'éboulis. Très casse-gueule et glissant, surtout en pente, d'autant plus que cette végétation cache les trous entre les blocs de roche.
L'objectif un peu ambitieux de ce JOUR 2, c'était essayer l'ascension de ce Grand Morétan. En remontant par le col du Morétan, pas difficile, mais avec des névés en versant Nord ( sur la photo, il est invisible). Puis, du col, essayer de rejoindre la voie normale qui est en face sud-est.
Ce ne sera pas pour cette fois.
Car avant toute chose, il faut nous trouver une place au soleil, pour un bon petit-déjeuner et le séchage des vêtements et de la tente.
Distinguez-vous, sur la droite, une combe dans lequel se devine le ''torrent du Merlet" ?
Normalement, même pas par temps de brouillard ou de nuit, on ne peut pas se tromper : il suffit de remonter un peu le long de ce torrent, et après une petite cascade,une petite pente, on arrive sur un "plat" avec le Chalet du Merlet, juste en rive droite. Et pourtant....
Arrivés au bas du torrent du Merlet, le débit modeste et les méandres m'ont fait douter. " C'est peut-être un autre ruisseau intermittent qui s'écoule à la faveur du déluge", me suis- je dit. Dans la presse, le brouillard et la nuit tombante, je n'ai pris ni le temps de l'observation, de la réflexion, ni sorti boussole et carte.
Alors, dans le doute, j'ai entraîné Emilie dans ces mauvais éboulis, en remontant vers la gauche. Nous aurions dû tomber sur la combe du torrent, mais rien.
Toujours en montant, je change de direction , vers la droite, et là, je la distingue cette combe.
Emilie a encore plus de doutes que moi... nous redescendons, à la recherche d'un espace campable. Nous étions à 10 minutes du chalet...
Maintenant, arrivé au "lac inférieur" (lacs du Morétan), j'observe et je comprends tout ! Je comprends la cause mes doutes d'hier : je m'attendais à découvrir les torrents de la Colombière et du Merlet en furie, à l'égal de ceux du versant opposés.
En juin, le torrent du Merlet était vraiment mal commode à franchir. Le torrent de la Colombière, (celui de la photo ), c'était encore pire. C'est qu'ils s'écoulent sur des versants exposés au sud. Ils étaient alors gonflés par la fonte des névés.
A présent, fin juillet, les névés en versant sud ont disparu, et les torrents de la Colombière et du Merlet se sont apaisés.
Par contre, en versant nord, (celui que nous avons descendu hier), des névés subsistent, voilà pourquoi les lacs et torrents ce côté débordaient, orage aidant.
Suffisait d'y penser !
Bref, en toutes saisons, dans tout le haut du vallon du Veyton, pas de confusion possible : du Nord, (càd. les pentes exposées au sud), ne descendent que 2 torrents. Celui de la Colombière ( le plus élevé) et celui du Merlet.
Suffisait de s'en souvenir ...
Explication lumineuse !
Un dahut, à qui nous avons confié l'appareil, accepte d'immortaliser la scène.
Je vous laisse deviner où se cache l'itinéraire pour le col du Morétan.
Lors de la conférence petit-déj., nous avons décidé de revenir par le facile col du Vay, je ne l'avais jamais passé.
La sente disparaît de temps à autre, ça manque de cairns, il faut chercher un peu le passage le plus sûr et le plus logique.
Mais aujourd'hui, avec de la visibilité, ce n'est pas un problème de remonter à proximité des barres rocheuses.
Simple photo-souvenir.
Une photo prise non loin du col du Vay : exercices de repérages avant une nouvelle virée dans ces parages.
En face, le col de la Colombière et son torrent. En remontant l'arête, vers la droite ( vers l'est), le Rocher des Pâtres, avec à sa droite et en neige, la Brèche de la Passoire, qui peut vous faire passer en Savoie.
Plus près, et en dessous, les 3 lacs les plus élevés.
En vernant du col du Vay, une fois qu'on les a atteints, il faut prendre sur la droite pour voir et rejoindre le chalet du Merlet, via le lac Inferieur.
Dans l'autre sens, la pente d'herbe à droite conduit au col du Vay.
Au dessus des éboulis, une sente assez tracée, en traversée, rejoint le couloir du Pertuis, tout à gauche.
Pour remonter du Chalet du Merlet au col du Vay, on peut compter aisément 4 heures ( il vaut mieux compter trop que pas assez...).
" Mer de nuages sous 2000 mètres d'altitude, grand bleu et vent de nord pénible au-dessus" ... : les prévisions météo n'ont aucun rapport avec la réalité de ce jour.
Ce coup-ci, tout en étant sûr de notre fait, nous prenons soin de bien examiner la carte. Pour rejoindre la cabane du Vay, c'est simple = dans la ligne de plus grande pente sous le col. De là, le sentier est tracé, balisé : une longue traversée qui ne perd quasiment pas d'altitude.
Les nuages, qui devraient stagner dans la vallée du Gleyzin sont largement au-dessus.
Et nous ne descendons toujours pas, nous sommes au moins à encore 1900 m., plus élevés que le refuge de l'Oule perché entre deux cascades.
Gros coup de zoom sur le parking. Le sentier se refuse toujours à descendre, il fait d'abord un détour toujours en traversée "horizontale", pour mener jusqu'à une autre cabane,l'Aup Bernard.
Et nous sommes pressés, il y a concert à 19h à Grenoble...
La carte IGN, ça a du bon : juste après avoir passé le haut de la combe du torrent, nous dévalons presque tout schuss ces 700, 800 mètres , dans une forêt de grands sapins sans éboulis ni autres embûches.
Emilie, je peux vous le dire, c'est vraiment une bonne montagnarde.
Elle a le pied alpin, c'est sûr. Mais le principal, c'est l'état d'esprit = un mental alpin, aussi zen, aussi serein qu'un chamois.
Une équipière en or, vous dis-je, ..., à l'humeur toujours égale.
Et moi, plus jamais je ne commettrai cette sottise = les crampons, ça se vérifie ! bien avant le départ ! ( même, et surtout quand on est "en retard" !)