les Montagnards Unis

Sept-Laux et Rocher Blanc (récit plein de rebondissements...)


1ère partie = août 2006






Très chouette vallée, le Haut-Bréda..., je vous recommande.




Bon, passons aux choses sérieuses.
Au-dessus de "Fond-de-France", on accède aux Sept-Laux ( ce n'est pas la station de ski du même nom).
Un espèce de plateau vallonné et paumatoire, parsemé de lacs, de restes glaciaires.




Il a plu durant la nuit et  j'ai attendu toute la matinée l'amélioration.
En "retard", j'arrive à ce névé où j'ai planté la tente
(c'est plus confort que sur la caillasse).
Avec crampons et piolets, je passe partout.



Arrivé sur la crête, je m'aperçois que je n'ai pas  bien étudié la carte,
que j'ai fait une erreur de boussole.
Je voulais arriver au "Rocher Blanc" (au 2ème plan) et basculer de l'autre côté.
C'est pas bien grave, faut juste que je revienne sur mes pas...


"très minéral", comme on dit, et très isolé,
face aux glaciers des Grandes Rousses


ça fait longtemps que j'emmène plus de rasoir,
histoire d'alléger un peu le sac à dos.


Redescente, jusqu'au refuge des Sept-Laux.
De là, je vois mon erreur d'itinéraire =
dans le vallon enneigé du milieu, suis parti sur la droite au lieu de la gauche...

( Vous remarquerez mes sandales en mousse  =
c'est léger, c'est pas cher, ça isole bien du froid et de l'humidité.
Et ça fait du bien aux pieds, à l'étape du soir,  de pouvoir ôter les grosses chaussures... )


Sous le refuge, le "Cul de la Vieille".
Les bouquetins aiment bien ce coin-là...


2ème  partie = Printemps 2007

Avril 2007. Me revoilà aux Sept-Laux, pour réussir, j'espère,
cette boucle d'août 2006 que j'avais ratée.

Et ça me permet de vérifier  ceci =

Au  refuge "privé" des Sept-Laux,  il n' y a pas de local d'hiver à disposition.


Débâcle de la banquise. J'aurais pu faire ce tour en ski, mais je ne me sentais pas encore assez bon skieur de randonnée.


Et puis demain matin, la neige et les petits lacs gelés "porteront"  bien.
Plus agréables, plus faciles, plus rapides que la caillasse d'été...



C'est pour vérifier si vous avez suivi  =
Pour atteindre le Rocher Blanc, je dois passer par où ???
( la réponse est  quelques photos plus bas )


Le Rocher Blanc, c'est le 2ème  sommet, en partant de la gauche.
La perspective est trompeuse,
il est le plus élevé que les autres, de quelques mètres ( 2928 m.)



La neige est bien dure au matin, crampons sous les pieds, ça monte à l'aise.



Le Rocher Blanc est assez fréquenté, car pas difficile, spectaculaire  et agréable.
Mais par l'autre versant, le Nord.
Par ce versant-là, c'est déjà plus difficile.

Sur sa gauche, le col du Rocher Blanc, c'est déjà du sérieux.
Le couloir au milieu, couloir sud-ouest, ça se complique encore =
en neige, la corniche finale peut représenter un sacré obstacle,
et en été les pierres doivent  dégringoler.

Je vais contourner l'épaule rocheuse par la droite =
j'ai repéré,  sur la carte et lors de la balade "ratée" du mois d'août précédent aussi
,un couloir d'accés au sud-est bien raide mais qui me parait moins dangereux.


Me voilà "sorti" du couloir  (c.à.d. arrivé en haut).
Sur la neige, crampons aux pieds et deux piolets en main, on progresse beaucoup plus facilement et plus sûrement que lorsque les pierres roulent sous les pieds.

Il aurait pu m'arriver quelque chose de grave =
Je mets un pied tout près du 2ème rocher, en haut.
J'oublie que le soleil l'a bien déjà bienchauffé, que la neige accumulée à cet endroit est profonde mais très molle à cette heure...

Et j'ai une jambe coincée dans le trou,  ....je me retrouve allongé, tête en bas, vers le vide, avec un sac lourd sur le dos qui ne demande qu'à m'entraîner vers le bas...
Je m'en serais sorti bien amoché si je n'avais pas eu mes deux piolets
avec dragonne .
Un piolet est reste accroché  solidement dans la neige, et grâce à la dragonne passée autour de mon poignet, ma chute est arrêtée.

Sans cette dragonne,  sous l'effet de la chute, de la raideur de la pente, de la neige glissante et de mon poids, surtout avec un gros sac), j'aurais lâché ce piolet , j'aurais perdu l'autre aussi, j'aurais roulé jusqu'en bas en sautant par dessus des rochers...

Grâce à cette dragonne, qui me maintient bien arrimé, même la tête en bas,
 je peux me remettre des émotions, garder mon sang-froid, et me rétablir centimètre après centimètre, à l'aide aussi du deuxième piolet qui est resté suspendu à mon poignet.

Pourquoi a-t-on  le droit de vendre des piolets sans qu'ils soient munis d'une dragonne ?  ça me scandalise.
De même, quand je vois les guides avec leurs clients, avec des piolets sans dragonne, des piolets qui restent sur le sac...  , je comprends pas...

Moralité = achetez-vous ou bricolez-vous une dragonne solide, et fixez-la de façon sûre à votre piolet. ( conseil de Loranger)


Au débouché du couloir , une dernière petite arête spectaculaire,
mais en fait suffisamment large. 
La trace qu'on voit, c'est sur le couloir sud-ouest.
Le couloir sud-est que j'ai emprunté sur le versant opposé débouche au même endroit.




Comme dit, le débouché du couloir sud-ouest pourrait être très difficile,
quand une corniche de neige se forme...



Au sommet, du Rocher Blanc, 2928 m.,
il y a de la place , de la neige pour planter la tente, des rochers secs
et chauffés par le soleil. Parfait.


Le baroudeur, son réchaud, son thé, et ses clopes...
( Et si je vendais cette photo à Fortuna ?
je fais au moins aussi bien que le cow-boy Marlboro,non ?)


L'avantage d'un sommet, c'est qu'on est au soleil.
L'inconvénient, c'est qu'il peut y avoir un vent d'enfer...

Faut juste bien se renseigner avant, pour la météo.



Grandes Rousses.  Ou Grandes Roses ?



Bientôt l'heure de la soupe...



C'est calme, on est  vraiment pas dérangé par les voisins du camping.


Strates de lumières.
Artificielles,  en bas. De plus en plus naturelles,  en haut.




Voyage  dans le cosmos...




Me voilà descendu dans  le versant nord du Rocher Blanc.
Un reste de glacier, sans crevasses ni séracs.

Facile et sans grand danger.


Météo-France , bulletin de Grenoble-montagne, avait prévu juste.
Réchauffement important. Et dans cette neige encore abondante, mais molle dès 9 heures, je m'enfonce jusqu'au genoux en tentant de remonter un col sans  traces.

Si je bascule de l'autre côté du col, ma boucle risque d'être beaucoup plus longue et plus fatigante que prévu.
Pas de grand danger quand même, avec ma tente, mon réchaud, et suffisamment de gaz.
Mais ça me démotive..., et je redescends.




Le refuge-bergerie de Combe Madame
( des matelas, mais pas de couvertures, pas de bois ni poêle) ...

Reste  plus que 2, 3, ou 4 heures jusqu'à la voiture.
Jusqu'à un Orangina
ou un Ricard, selon vos goûts où les fantasmes qui vous viennent, tout au long de la descente dans cette vallée étroite...




01/03/2008
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